Congrès « Peau et kinésithérapie » en distanciel, mars 2023
Le congrès « Peau et kinésithérapie » a permis à plus de 250 participants de visionner les 17 communications transformées en vidéo. Pendant 3 semaines, ils ont pu les voir et les revoir autant de fois qu’ils l’ont souhaité. Un webinaire avec les orateurs s’est tenu le 17 mars.
Les sujets étaient extrêmement variés. Certains étaient des connaissances théoriques avec l’anatomie de la peau et sa microcirculation par le Dr I. Buffière (Avignon) et Pr. Cracowski (Grenoble). D’autres plus proches de notre activité avec une mise au point importante par le Pr. L. Vaillant (Tours) des épisodes infectieux dermatologiques des lymphœdèmes des membres. Il a insisté sur la fausse idée qu’il existait une contre-indication au DLM en cas d’infection par érésipèle. C’est simplement le toucher qui est rendu douloureux par l’infection. Il est donc souhaitable de le suspendre mais non par le risque d’aggravation de l’infection. Les bandages sont à maintenir pendant cette phase si le patient les supporte.
Le lipœdème a été présenté par le Dr. S. Vignes (Cognac Jay, Paris). Il a réalisé une mise au point très claire de cette pathologie mal connue et souvent fantasmée. L’accumulation d’une graisse aux propriétés physico chimiques particulières rend douloureux les membres affectés. Le drainage manuel n’aucune action dessus. En revanche, la compression sans viser un rôle vasculaire permet de gagner un certain confort. Lorsque le surpoids est diminué, la lipoaspiration est indiquée. Le Dr . A. Bigou (Institut du Cancer Avignon Provence, ICAP) a présenté les effets sur la peau de la radiothérapie dans le cancer du sein. Les réactions variées décrites à différents stades bénéficient d’une prise en charge adaptée.
En médecine esthétique, les effets et le rôle distinct des injections d’acide hyaluronique et de la toxine botulique ont été bien différenciés par le Dr. C. Crouzet (Montpellier). Cette mise au point permet à chacun de les préciser à nos patientes pour ne pas les confondre. La chirurgie du rajeunissement du visage a été l’objet d’un remarquable exposé par le Dr. M. Morel (Avignon). Ses indications, ses limites d’âge et ses contre-indications ont été bien rappelées. De magnifiques vidéos per opératoires précisent le travail très fin du chirurgien. Il a insisté sur l’intérêt du drainage manuel en post opératoire. Nadine Varaud (Nîmes) a présenté tous les éléments que les kinésithérapeutes doivent connaitre pour protéger les cicatrices en cours d’été alors qu’elles sont soumises aux UV et à la chaleur. Les crèmes protectrices ne sont pas les mêmes, un choix spécifique doit être fait pour nous permettre de les conseiller. Elle a rappelé avec fermeté la contre-indication des massages manuels ou instrumentaux en cas de cicatrice inflammatoire. La communication très originale de notre ami S. Theys (Belgique) a porté sur la comparaison entre l’anatomie et la physiologie de la patte de la girafe et celle des membres inférieurs de l’homme. L’absence d’œdème alors que cet animal dort debout et donc sans mouvement se conçoit par ses particularités. Les effets réels du taping ont été rapportés par P. Bourgine (Paris). Sans parti-pris, il a exposé ce que les articles sérieux sur ce sujet rapportent et les a comparés à sa propre expérience. De tout cela, il ressort que les effets du tape sont extrêmement médiocres sur les lymphœdèmes du membre supérieur. Il pourrait exister un avantage dans l’œdème du sein. Le tape permettrait de mieux positionner le sein ptôsé. Deux communications ont « posé leur regard sur la peau ». JM Labrot ( Fources) et M. Samé (St Antonin du Var) ont « disserté » avec philosophie sur nos attitudes et le ressenti des patientes opérées du sein. Des conseils ont été donnés vis-à-vis d’une patiente qui n’a pas encore réussi à regarder sa cicatrice de mastectomie. En revanche M. Samé (docteure en philosophie) ne trouve aucun intérêt à mettre une patiente mastectomisée torse nu face à une glace. Elle considére que c’est une confrontation trop frontale si non désirée. Le « massage bien être » présenté par M. Person (La Rochelle) et « le massage bébé » par C. Lorenz (Nancy), ont permis d’ouvrir des horizons sur des activités moins thérapeutiques mais tellement utiles. Toutes deux sont formatrices sur leur sujet (M. Person à l’Institut national de la kinésithérapie et C. Lorenz à l’Institut Edelweiss).
Une communication présentée par 2 infirmières du VHU de Montpellier, M. Laftness et M. Landes, a permis de mettre le problème des cicatrisations dans le contexte des soins hospitaliers. Elles ont insisté sur la collaboration entre tous les professionnels qui s’avère nécessaire.
